Le marathon, le 100km et le 24 heures par les chiffres. Ma pratique de la course à pied.
La dernière fois que j'ai couru un marathon en moins de 3h30, c'était en 2011, au marathon de Luton en 3h28 sur un parcours bien vallonné. Depuis, j’ai terminé mes marathons sans trop forcer, en 3h34 au mieux comme à Londres en avril dernier.
Ce dimanche, je courais en quelque sorte à domicile, puisque le parcours passe sur des chemins de Normandie que je connais par cœur. Ayant déjà 220 km dans les jambes depuis le début du mois d’octobre, je n’espérais pas de grande performance, mais au moment du départ je me suis persuadé que je pourrais probablement suivre le meneur d’allure des 3h30, avec un objectif de temps probablement dans les 3h32-3h35.
J’ai laissé les meneurs des 3h30 et 3h45 partir comme des balles devant moi, puis je me suis installé sur un rythme d’environ 5 :05 au kilomètre. Pas de trace dans les jambes du cent kilomètres couru un mois plus tôt. Je n’ai emporté que trois gels, ayant décidé de me contenter des boissons offertes par l’organisation aux ravitaillements.
Vers le 18ième kilomètre, je rattrape doucement le meneur des 3h30 et m’insère dans le groupe d’une dizaine de coureurs qui lui colle aux basques. On passe au semi en 1h45 :07, soit pile dans les temps pour finir en 3h30, à condition bien entendu de ne pas faiblir dans le dernier quart du marathon et même de se payer un negative split.
Au kilomètre 29, j’identifie un ADDM, Cédric, qui tente ici de passer sous les 3h30 pour la première fois. On cause pendant deux kilomètres, puis il part devant pour assurer un temps, décision que je n’ose pas prendre. Je
préfère m’en remettre aux capacités du meneur d’allure, Philippe, qui me semble bien régulier. Passage des 30 km en 2h28 :49, soit 11 minutes de plus que sur le marathon de mon record, en 3h14 sur ce même parcours en
2010, mais une allure moyenne de 4 :58, exactement sur les 3h30.
Vers le 36ième kilomètre, le groupe autour du meneur commence à se désagréger. La seule fille encore avec nous au 30ième a été distancée. Nous ne sommes plus que quatre ou cinq. L’allure moyenne est tombée à 5 :05 sur les cinq derniers kilomètres, mettant en danger l’objectif des 3h30. Le meneur accélère sensiblement, vers les 4 :52 au kilo, et je suis toujours bien, sans aucun signe de coup de barre. Enfin, après le passage du 40ième kilomètre, je me détache du groupe des rescapés et me lance pour cueillir les moins de 3h30 qui me semblent à ma portée.
Le 41ième tombe en 4 :34, le 42ième en 4 :43. Je ramasse pas mal de morts au passage. Enfin je passe à une allure de 4 :10-4 :15 sur les 200 derniers mètres en doublant un polonais dans la foulée.
Je passe la ligne d’arrivée en 3h29 :10, très satisfait, pas crevé du tout. Negative split de presqu'une minute. Je mange un morceau puis retourne vite à ma voiture.
Dans les jours suivants, le mal aux jambes est minime, signe que l’expérience commence à payer et que je récupère de mieux en mieux. Surtout, j’ai la nette impression que mon expérience sur cent bornes m’aide à finir à l’aise sur la distance du marathon. C’était mon 10ième marathon, et j’aime toujours autant cette distance, mais j’hésite encore à aller chercher des temps proches de mon record déjà ancien de 3h14.