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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 00:59

J’ai mis un temps infiniment long à rédiger ce compte-rendu. Je suppose que je voulais conserver les souvenirs de la course sans les formuler.

  • Km 0 : départ en pleine nuit au tout petit trot dans un peloton assez compact. J'ai perdu la trace de JP75018, Tot et d'autres ADDM rencontrés la veille. Les vedettes de la course sont massées à l'avant. Aussi incroyable que cela puisse paraître, certains se mettent à courir à bonne allure. Je ne porte pas de frontale car le jour est en train de se lever.
  • Km 10 : je me suis rapidement installé dans un rythme de course d'environ 10.5 km/h. Je marche une minute après 14 minutes de course. Un officiel nous donne le temps de passage aux 10 km : 0h58 pour moi, pile dans les clous pour faire 10 heures moins epsilon. Mais il reste 90 km à courir, et plein d'occasions pour que la course la mieux planifiée (ce que n'est pas la mienne) parte en vrille.
  • Km 15 : dans la partie aller-retour du parcours, celle qui traverse Salbris, j'ai l'occasion d'admirer les premiers de la course, du moins ceux que je connais : Ludovic Dilmi, Manu Fontaine, Anne-Cecile Fontaine. Leur allure 100 bornes est semblable à mon allure marathon! Je vois aussi que Didier Cartreau avance à vive allure, suivi de près par son suiveur J2J. Il arrivera devant monsieur Fontaine.
  • Km 18 : je croise JP75018 qui n'a pas encore fait demi-tour à Salbris et le hèle. Il est bien sur pile poil dans son allure cible.
  • Km 20: atteint en 1h56. Mon allure globale (course + marche) est stable à 10 km/h depuis 15km maintenant. Aucune douleur ni fatigue. Les ravitaillements sont régulièrement espacés de 5 km, soit environ 29-30 minutes pour moi. L'arrivée au ravito signale d'ailleurs le début d'une portion marchée.
  • Km 22: j'arrive a la hauteur de Charlie, l'entraîneur de marath'olive. On discute de CàP en avançant à allure stable. Je respecte toujours les portions marchées. Au ravito du km 25, j'observe l'avantage d'avoir un suiveur à vélo : celui de Charlie lui prend par avance le ravitaillement solide, ce qui fait gagner beaucoup de temps.
  • Km 30: atteint en 2h56, soit une allure de 10 km/h dans la dernière heure. Je suis toujours en route pour les dix heures moins epsilon, du moins jusqu'ici.
  • Km 33: je me détache du petit groupe de Charlie et pars seul. J'ai de bonnes sensations.
  • Km 37: je dépasse un coureur en perdition. Je le reconnais: nous avions discuté la veille et son objectif est de 9 heures. Je m'étonne qu'il faiblisse seulement au tiers de la course, et même avant le marathon. Peut-être un départ trop rapide? Il abandonnera un peu plus loin. Je le saurai quand sa suiveuse à vélo me dépassera au km 65.
  • Km 38: un ravitaillement inattendu se présente avec deux kilomètres d'avance, ce qui me perturbe. En effet, je me retrouve à entamer une portion marchée 12 minutes trop tôt.  Je m'arrête toutefois pour boire et manger car ce ravito n'est peut-être pas en surnombre et le sauter m'exposerait à un déficit d'eau et d'énergie.
  • Km 40: atteint en 3h56, ce qui confirme mon maintien des 10 km/h sur la dernière heure écoulée. Ma femme vient aux nouvelles et m'appelle sur mon portable. Tout va bien.
  • Marathon: atteint en 4h08'45, selon un officiel posté à hauteur de la marque. Ce temps correspond à une vitesse moyenne de 10.17 km/h, soit un temps de 9h50 sur 100 km, à supposer que je parvienne à maintenir l'allure sur les 58 km restants sans faiblir ni trop stationner aux ravitos. Le ravito suivant se trouve d'ailleurs juste après le passage du marathon et semble indiquer une reprise de l'espacement régulier de 4.5-5 km.
  • Km 50: atteint en 4h56. Toujours une vitesse de 10 km/h. Les jambes commencent à tirer. J'ai atteint la moitié de la course et je peux à  présent faire le décompte de kilomètres restants comme un compte à rebours. On quitte la route pour la première fois pour courir environ 2 km en sous-bois. Une légère euphorie s’empare de moi.
  • Km 60: atteint en 5h56. Et c’est là que le coup de pompe s’abat sur moi. Je n’ai plus d’énergie. Ma vitesse baisse inexorablement, tombe vers 8.5 km/h. Je m’attarde au ravito du soixante-deuxième kilomètre, et tente de plier les jambes à plusieurs reprises pour faire refluer la douleur. Peine perdue. La course commence ici.
  • Km 66: JP75018 me dépasse et m’encourage ; il me propose de m’accrocher à son allure régulière mais je décline l’invitation, soucieux de ne pas le retenir. J’admire son rythme régulier.
  • Km 70: atteint en 7h08. Ce coup de barre se prolonge. Il faut attendre. En ultra, les hauts et les bas font partie de l’expérience. Tous me l’ont dit et répété.
  • Km 80: atteint en 8h19. Depuis dix kilomètre environ, j’ai l’esprit qui divague. Je pense aux nombres premiers et à leur fréquence limite ainsi qu’aux multiples de sept. Rien de très inhabituel, mais un indice fiable de faiblesse physique assortie d’une concentration profonde.
  • Km 81 : incroyable : je sens que « ça » revient. Ma vitesse remonte vers 9.5 km/h. Quel bonheur !
  • Km 90: une coureuse est allongée sur le bitume, percluse de crampes. Les secouristes sont sur place et l’entourent sans intervenir. Leur a-t-elle interdit de s’en mêler ? Elle se relève soudainement, puis repars. Elle finira, devant ou derrière moi, je ne sais plus. Je ne sais pas ce que c’est que les crampes.
  • Km 95 : le dernier ravitaillement. Ma patience est rudement éprouvée, mais ça sent l’écurie. En fait, c’est le meilleur moment de la course, mais la lassitude physique est à son comble.
  • Km 100: arrivée en 10h42'37. A quelques secondes près, c'est le même temps qu'à Steenwerck. Tout mon corps m’envoie des signaux de fatigue. Une énorme ampoule sous le pied gauche m’a fait souffrir depuis le km 50. J’ai souvent alterné le côté gauche et le côté droit de la route bombée afin de varier les douleurs.


Je me cale sur un banc au ravitaillement immédiatement installé derrière la ligne d’arrivée. C’est étrange, je me sens encore dans la course, comme si je ne faisais qu’une pause avant de repartir. J’imagine que ce n’est qu’une manifestation de l’aspect collectif de l’ultra. J’ai passé les deux heures suivantes autour d’une table avec d’autres coureurs. Nous nous sommes restaurés, puis nous avons regardé dans le vide.

PanneauTheillayUne belle course, sur une unique boucle, avec un peloton sympa. Mais je ne pourrai pas la refaire avant un long moment, puisque les cent-bornes de Theillay tombent tous les ans au moment de notre anniversaire de mariage, et qu’on m’a fait comprendre sans équivoque que cette collision d’événements ne se répéterait plus de cette manière. 

Je me suis beaucoup trop arrêté aux ravitaillements, une façon comme une autre de me reposer les jambes sans le dire, mais aussi sans avancer. La prochaine fois, il me faudra penser à avancer sans relâche. J’estime que cette manie m’a coûté environ 30 minutes supplémentaires sur l’ensemble de la course, essentiellement à partir du 60ième kilomètre.

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  • : Marathon: les chiffres
  • : Le marathon, le 100km et le 24 heures par les chiffres. Ma pratique de la course à pied.
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Bilan 2014 au 7 février

  Sorties Km Temps
CaP 53 472 51h22
lo 4 91

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Kilométrage annuel

Année

CaP

Vélo

2006

1,470

0

2007

1,706

0

2008

631

0

2009

1,978

0

2010

3,298

0

2011

2,733

1,772

2012

2,691

2,166

2013

3,819

893

Archives

Courses et chronos

  Marathons Temps
  Seine-Eure 2006 3:42:46
  Paris 2010 3:17:49
  Seine-Eure 2010 3:14:38
  Paris 2011 3:48:25
  Luton 2011 3:28:32
  Brentwood 2012 4:09:19
  Luton 2012 3:38:52
 

Londres 2013 

3:34:44
  Harrow Track 2013 3:38:57
  Seine-Eure 2013  3:29:10
  100 km Temps
  Steenwerck 2011 10:42:44
  Theillay 2011 10:42:37
  Crawley 2012 11:45:33
  Redwick 2012 11:31:09
  Steenwerck 2013 11:42:04
  Tooting Bec 2013 10:15:20

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