Cette course est l’unique cent-bornes sur route dans les iles britanniques et fait par la même occasion office de championnat de Grande-Bretagne de la distance depuis environ une vingtaine d’années. Le peloton est très resserré sur cette distance totalement étrangère à la culture de la CàP anglaise, d’autant plus qu’ultra rime avec trail pour les Anglais qui délaissent la course sur route sauf sur courtes distances.
D’après le mail que m’a envoyé l’organisation, nous serons une douzaine au départ, dont certains sont très rapides avec des performances passées autour des 7h30 tout de même. Historiquement, l’épreuve se gagne sur des bases de 7h15 heures chez les hommes en général, avec quelques performances sous les 7 heures. Chez les féminines, il faut compter sur un temps vainqueur de 8h à 8h30. Le temps limite est fixé à 12 heures, un peu sévère mais tout à fait dans mes cordes. Il est fort probable que je termine dernier : le dernier concurrent est rentré en 10h46, 10h34 et 10h47 respectivement lors des trois dernières éditions en 2009, 2010 et 2011.
La course change de lieu presque tous les ans et s’est baladée dans le passé à Cardiff, en Irlande, à Edimbourg, Perth et même à Londres. Cette année, elle se déroule dans le petit village de Redwick, non loin de Bristol, presqu’au bord de la mer, plus précisément de l’estuaire de la rivière Severn, aux portes du Pays de Galles.
On court sur une boucle de 3,1 km : les organisateurs annoncent donc 32 boucles complétées par 800m supplémentaires au moment du départ. J’ai vu des photos du circuit, très plat : belle route bitumée virant sur la gauche, paysages bucoliques. Les accompagnateurs à vélo ne sont pas prévus.
Mon objectif reste inchangé par rapport aux 12 heures de Crawley : améliorer un peu mon meilleur temps sur 100km (10h42), peut-être atteindre les 10h15, temps toutefois bien loin de mon potentiel de 9h40 sur papier.
La boucle de 3,1km me permettra d’organiser mon ravitaillement personnel. Je laisserai une glacière vers la ligne d’arrivée, remplie de sucré et salé ainsi que de boissons, y compris un peu de bière je pense. Le ravitaillement annoncé par les organisateurs est à l’image de ce qu’on trouve sur les courses anglaises : de l’eau, une boisson isotonique nommée Hi-Five, et un peu de sucre sous des formes pas bien définies. Pas de quoi se goinfrer donc : mieux vaut apporter ses sandwiches.
Pour ce qui est de la stratégie de course, je choisis de rester fidèle à Cyrano, ce d’autant plus que la boucle de 3,1km permet de faire tomber les portions marchées à intervalles agréablement choisis. Je compte adopter le rythme basique suivant :
Arrêt ravito : 0,000km en 00:30
Marche et alimentation : 0,050km en 00:30
Course : 1,500km entre 08:30 et 09:15
Marche : 0,100km en 01:00
Course : 1,450km entre 08:15 et 08:50
Temps total au tour : 3,100km entre 18:45 et 19:57
Je prévois une baisse de régime en course à partir du 50ième kilomètre : l’allure passera progressivement de 05:40 au kilomètre à 5:50 puis à 6:05 au 80ième kilomètre. En réalité, je sais bien qu’en cas de coup de pompe je tomberai rapidement vers les 6:30 voire 7:00 au kilomètre, mais je ne dois pas forcément compter sur ce ralentissement si radical. C’est bien sûr sans compter les problèmes mécaniques.
La météo, si mauvaise depuis quelques semaines, s’annonce finalement assez clémente, peut-être même ensoleillée, mais ce facteur n’a plus beaucoup d’importance pour moi après avoir couru si longtemps sous la pluie et les bourrasques à Crawley en avril dernier.