2011 a été une année charnière pour moi : rien ne s’est déroulé comme prévu, pour ma plus
grande satisfaction finalement, et j’ai enfin mis un pied dans l’ultra. J’espère y continuer une longue carrière de coureur.
Je me souviens que, fin 2010, j’axais toute ma saison sur une seule distance, le marathon, avec l’objectif de faire reculer mon record de 3h15 à 3h10, et même 3h05 à force d’entrainement. J’avais couru en 3h15 en octobre 2010 sans jamais me contraindre à un entrainement structuré, et j’en avais déduit qu’il me serait aisé de progresser en ajoutant de la méthode dans ma pratique. Ça n’a pas marché en 2011, car j’ai choisi un plan inadapté qui m’a fatigué avant le jour de la course (le marathon de Paris). Parti pour un objectif de 3h10, j’ai ralenti tôt, juste après le semi, pour terminer tranquille en 3h48. Une leçon.
Les conséquences de cet échec, la première vraie contre-performance tant attendue, ont été multiples :
- J’ai enfin accepté le principe d’une coupure sportive totale de temps en temps. En avril, juste après le marathon, j’ai fait une pause complète de 16 jours, la première depuis
presque 2 ans. J’ai également décidé de terminer dorénavant chaque année par deux semaines de coupure totale. - J’ai enfin accepté le principe des étirements. Je les pratique après chaque sortie de CàP. J’en ai vite constaté les bienfaits.
- Afin de m’aider à gérer la fatigue musculaire des jambes, je me suis intéressé au vélo : d’abord au vélo d’intérieur, que j’ai jugé trop facile, puis au vélo sur route, que j’ai trouvé extraordinaire. Dorénavant, je prévois d’alléger mon volume annuel de CàP au profit du vélo.
- J’ai effectué des séances associant course et vélo : par exemple, 2h00 de vélo suivies de 1h30 de CàP. Cet enchainement permet de recréer des conditions de fatigue utiles à l’entrainement sur longue distance.
- J’ai remis en cause mon obsession du marathon et mes objectifs de progression à court et moyen terme sur cette distance.
- Je me suis rendu compte que j’étais probablement mûr pour une première tentative dans l’ultra : je me suis inscrit à la dernière minute aux 100 km de nuit de Steenwerck, avec pour unique objectif de terminer la course bien sûr. J’ai persévéré plus tard aux 100 km de Theillay, fin août.
- J’ai redécouvert la CàP de nuit.
- J’ai totalement réorienté ma pratique de la CàP vers l’ultra, sur route pour le moment. J’ai déjà pu rencontrer des coureurs d’ultra, notamment ceux du forum ADDM. Cet esprit du sport me convient.
En termes quantitatifs, l’année 2011 se résume ainsi :
- Càp : 2732 km en 178 sorties et 248h13 à une allure moyenne de 5:27, soit une distance moyenne de 14.8 km. Volume mensuel moyen : 228 km, dont un minimum à 130km en avril (16 jours de pause) et 136km en décembre (2 semaines de coupure). J’ai donc couru sur 11 mois de l’année, contre 12 mois complets en 2010, année pendant laquelle j’avais couru 3300km, sans faire de vélo.
- Vélo : 1772 km en 67 sorties, dont deux tiers sur vélo d’intérieur, un tiers sur vélo de route.
- Total en équivalent CàP : 3437 km en 312h54.
- Compétitions : 2 marathons (3h48 et 3h28), 2 cent-bornes (10h42 et 10h42), un semi (1h32)
- Records personnels : pas d’amélioration de ma marque sur marathon. 100 km : 10h42.
Je suis maintenant capable d’une meilleure gestion de mon capital CàP, dont je reste persuadé qu’on peut accélérer ou ralentir l’érosion avec les années selon que la pratique en est intensive
ou modérée. Je ne dirai jamais assez de bien des vertus de l’entrainement croisé. D’ailleurs, les indications fournies par Brigitte Bec à ce sujet dans le livre d’Eric Bonotte et Gilles Bertrand me confortent à cet endroit.
J’ai acquis la conviction que les efforts ultralongs sont ceux que je préfère. Ils permettent de se recentrer sur soi-même. J’aime bien la course sur circuit court, que j’ai un peu expérimentée cet été.