Le marathon, le 100km et le 24 heures par les chiffres. Ma pratique de la course à pied.
Ce billet tente de faire un point synthétique et rapide sur les marathons sur route courus en France (essentiellement métropolitaine) en 2012. Je me limite aux marathons sur route à dénivelé faible ou nul, ce qui exclut des épreuves comme le marathon du Mont-Blanc par exemple.
Les chiffres qui me semblent pertinents restent les mêmes depuis que j’ai commencé ce blog, il y a deux ans et demi : nombre d’arrivants, temps médian, proportion de coureurs en-dessous de 3h15. J’avoue volontiers que le choix des 3h15 est largement dicté par mon record personnel sur marathon, ce qui en fait un temps de référence pour moi, séparant donc les ‘surhommes’ de la plèbe.
En bref, il s’est couru, en 2012, 56 marathons sur route comptant un total de 90 861 arrivants, dont le temps médian est de 4 heures et zéro minute. La proportion de coureurs sous les 3h15 s’établit à 9,2%, soit 8 381 coureurs. Tous ces chiffres sont stables d’une année à l’autre.
Le long tableau ci-dessous fournit les détails marathon par marathon, dans l’ordre chronologique. Pour ce qui concerne l’intégralité des résultats pour une épreuve particulière, le lecteur est invité à se reporter au billet consacré à cette épreuve. J’utilise un simple code couleur pour rassembler les marathons ayant eu lieu le même mois. A titre de comparaison, j’ai ajouté les stats du marathon de Londres 2012 tout en bas du tableau, et qui illustre a quel point le peloton y est plus lent qu’en France en général et à Paris en particulier, pour le comparer avec une grande épreuve de masse.
La taille des pelotons varie énormément, de 18 arrivants à la Marathièrache et 21 coureurs à Ajaccio, à presque 33 000 coureurs à Paris. Il serait bien que les épreuves confidentielles, à 200 coureurs et moins, survivent car l’ambiance y est détendue, les coureurs souvent expérimentés se plaisent dans un peloton dilué et souvent dans un cadre rural.
Personnellement je regrette l’absence habituelle de marathons sur piste.
La ventilation du nombre d’épreuves et de la proportion d’arrivants (en pourcentage des 90 861 arrivants) en fonction de leur taille est représentée dans les graphiques ci-dessous, dans lequel j’ai rangé les courses dans cinq catégories de tailles de peloton différentes. On sait qu’il est possible de venir sur la ligne de départ d’un marathon à 500 partants environ 3 minutes avant le départ, ce qui ajoute un sacré confort de mon point de vue : pas besoin de se presser, on peut garer sa voiture souvent à 100 mètres du départ, on peut ajuster son équipement à la dernière minute etc.…, d’où l’intérêt de choisir sa course aussi en fonction de la densité du peloton.
On vérifie sans surprise que les 5 marathons les plus populaires (Paris, Mont Saint-Michel, Médoc, Nice-Cannes, La Rochelle) drainent plus de 60% des marathoniens de France, dont près de 36% pour le marathon de Paris à lui seul.
Les 13 marathons comptant entre 1000 et 3000 arrivants représentent 23% des marathoniens, et on y compte des épreuves comme Cheverny, Nantes, Annecy, Toulouse ou Strasbourg.
Les 38 « petits » marathons à moins de 1000 coureurs, dont le célèbre marathon de Saint-André-des-Eaux, le seul marathon au mois d’août depuis de longues années, et même s’ils sont relativement nombreux, représentent donc 15% des arrivants de cette année.
Quant à la répartition des marathons et des arrivants au cours de l’année 2012, le graphique ci-dessous montre une forte concentration en avril, due au marathon de Paris, ainsi que la présence d’une pléiade de marathons organisés en octobre. Les cinq marathons rassemblant le plus grand nombre d’arrivants (Paris, Mont Saint-Michel, Médoc, Nice-Cannes, La Rochelle) sont en rouge.
Quels sont les critères que doit prendre en compte le coureur qui veut claquer une perf pour choisir son marathon ? Je pense qu’il doit considérer la densité du peloton en particulier dans les temps qui le concernent, le nombre de partants (bien estimé par le nombre d’arrivants, la proportion d’abandons étant relativement faible, autour de 5% à 10%), ainsi que les performances du peloton (peut-être influencées par l’état du terrain et le dénivelé éventuel du parcours), mesurées directement par le temps médian ainsi que la proportion de coureurs ayant accompli une performance qui les place à l’avant du peloton, par exemple sous les trois heures ou les 3h15.
Le graphique ci-dessous fournit un raccourci visuel de ces mesures et permet d’identifier rapidement les marathons rapides et de taille moyenne (si on veut éviter la foule par exemple).
L’axe des abscisses porte le temps médian, l’axe des ordonnées porte la proportion d’arrivants en moins de 3h15, tandis que la taille du ballon représentant un marathon est proportionnelle au nombre d’arrivants. Certains marathons de grande taille cachant d’autres ballons dans le graphique, j’ai choisi de rendre leur pastille transparente afin de rendre les autres marathons visibles dans leur voisinage.
Le grand cercle rouge représente le marathon de Paris. Le disque bleu vif sur la droite, c’est le marathon de Londres, à titre de comparaison. Les pastilles vertes et rouges sont les marathons d’Annecy et de Nantes respectivement. Le cercle violet correspond au marathon de La Rochelle. Enfin, le marathon tout en haut à gauche est le marathon Seine-Eure, auquel je décerne le titre de marathon le plus rapide de France en 2012 : son temps médian est le plus bas, à 3h38, et il compte 22% d’arrivants sous les 3h15, un record.
Le marathon du Médoc, dont le temps médian est de 6h00, n’apparait pas pour des raisons évidentes.
Voila, j’espère que ce billet donne une bonne idée du paysage du marathon sur route en France en 2012.
On retrouve d’une année sur l’autre le même noyau dur d’épreuves, dont certaines sont vraiment de petite taille mais qui perdurent fidèlement.
Ces graphiques et ces chiffres montrent de manière convaincante que le salut du marathonien existe largement à l’écart des grosses épreuves, commerciales ou non.