Statistiques générales (chiffres 2010 entre parenthèses)
- Arrivants : 31 133 (30 976)
- Vainqueur : 2h06:29 (2h06:40)
- Temps médian : 4h09 (4h03)
- Dernier : 6h47 (6h30) (le temps limite officiel est 5h40)
- Première féminine : 2h22:51 (2h22:02)
- Hommes : 80.3% ; femmes : 19.7% (81.5% et 18.5%)
Le tableau suivant montre les différences d’une année à l’autre aux extrémités du peloton, mais aussi dans le milieu du peloton :
Nb. | 1er | Median | Dernier | |
2011 | 31,133 | 2:06 | 4:09 | 6:47 |
2010 | 30,976 | 2:06 | 4:03 | 6:30 |
Diff. | 157 | 0:00 | 0:06 | 0:17 |
Diff. % | 0.5% | -0.1% | 2.5% | 4.4% |
Le nombre d’arrivants est très stable. La performance de l’élite est identique en 2010 et 2011. Le temps du dernier concurrent officiellement chronométré reste au-delà de 6h30 (la limite de temps officielle est 5h40). Mais surtout, on observe un glissement de 6 minutes du temps médian du peloton. Six minutes, cela semble insignifiant, mais dans un marathon aussi dense que le MDP, cela se traduit en milliers de coureurs achevant la course à une allure plus lente que l’an dernier.
Cette anticipation se voit confirmée par les chiffres détaillés de performance du peloton par tranche de 15 minutes :
Nb. | <2h30 | <2h45 | <3h00 | <3h15 | <3h30 | <3h45 | <4h00 | <4h15 | <4h30 | <4h45 | <5h00 | |
2011 | 31,133 | 0.1% | 0.6% | 2.9% | 7.5% | 15.3% | 26.9% | 41.4% | 54.8% | 68.0% | 78.7% | 86.8% |
2010 | 30,976 | 0.2% | 0.9% | 3.9% | 9.2% | 19.0% | 31.6% | 48.0% | 61.6% | 74.0% | 83.7% | 90.0% |
Diff. | 157 | -0.1% | -0.3% | -1.0% | -1.7% | -3.7% | -4.7% | -6.6% | -6.8% | -6.0% | -5.0% | -3.2% |
Diff. % | 0.5% | -50% | -33% | -26% | -19% | -19% | -15% | -14% | -11% | -8% | -6% | -4% |
La quasi-stabilité de l’effectif des arrivants entre 2010 et 2011 me permet de supposer que je peux comparer directement des pourcentages relatifs à l’effectif 2010 et des pourcentages relatifs à l’effectif 2011 (cette hypothèse a tendance à déformer les chiffres de la dernière ligne pour les 3h00 et moins, mais n’invalide pas les conclusions).
Rappelons comment lire ce tableau : en 2011, 7.5% des arrivants, soit 2320 coureurs, sont arrivés en 3h15 ou moins. En 2010, ils étaient 9.2%, soit 2850, soit environ 530 coureurs de plus. Entre 2010 et 2011, la proportion de coureurs sous les 3h15 a baissé en termes absolus de 9.2% à 7.5%, soit 1.7% du peloton (lire la troisième ligne du tableau), tandis qu’en termes relatifs, elle a baissé de 19% (soit 530 coureurs, lire la dernière ligne du tableau).
On retrouve, à des degrés divers, ce même phénomène dans toutes les tranches d’arrivées, ce qui confirme de manière explicite le glissement ‘modeste’ du temps médian de 6 minutes : un rapide calcul conforte cette conclusion : il y a eu 2832 arrivants entre 4h00 et 4h10, soit en moyenne 283 arrivants à la minute. Un glissement de 6 minutes correspond à un déficit estimé d’arrivées de 6x283 = 1699 coureurs. Or, pour la tranche « moins de 4h15 », on observe en réalité 17 049 arrivées en 2011 contre 18 912 en 2010, soit une différence de 1863 coureurs, assez proche des 1699 coureurs calculés ci-dessus (un peu abusivement).
Mon interprétation des chiffres est la suivante :
- Les extrémités du peloton ont gardé une performance inchangée : l’élite gagne dans le même temps, et les marcheurs ont marché au même rythme.
- Dès qu’on s’éloigne de l’élite, ce sont les coureurs les plus rapides dont les performances ont le plus décliné par rapport à 2010. En particulier, les coureurs entre 2h45 et 3h30 ont vu leurs effectifs réduits d’un cinquième à un quart.
- Le gros du peloton, en 4h00, et surtout au-delà, a comparativement moins sous-performé en 2011 par rapport à 2010 : l’objectif prioritaire de ces coureurs est surtout de terminer, surtout s’ils sont primo-marathoniens, et pas tant de faire un bon temps. Les conditions de course ce jour-là n’ont donc vraisemblablement pas eu beaucoup d’influence sur leur gestion de la distance, donc sur leur temps final.
- A parcours quasiment identique, date similaire et organisation inchangée, j’attribue la sous-performance du peloton du MDP 2011 à la chaleur qui s’est manifestée ce jour-là, et surtout au soleil vif, en particulier sur la première moitié du deuxième semi, sur les quais.
Enfin, à titre d’illustration, je donne ci-contre une autre vue des performances du peloton, à savoir un histogramme du nombre des arrivants, toujours par tranches de 15 minutes, avec séparation des hommes et des femmes. On voit nettement le décalage vers la droite de l’histogramme féminin, un phénomène que l’on retrouve dans tous les marathons du monde, et dans des proportions bien supérieures à ce que laisse prévoir la différence entre les records du monde masculin et féminin. On observe un pic très prononcé dans la tranche 3h55-4h00 qui correspond à la barrière psychologique des 4 heures dont tant de primo-marathoniens parlent dans leurs CR.
Ceux des lecteurs de ce billet qui souhaitent les chiffres détaillés des arrivées du peloton par tranches de 5 minutes, pour les hommes ou pour les femmes, peuvent laisser un commentaire sur ce blog en m’indiquant leur email et je leur enverrai les chiffres.