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Les temps qualificatifs au marathon de Boston ont été modifiés à la baisse de 5 minutes le 16 février dernier, ceci pour les hommes comme pour les femmes, et pour toutes les classes d’âge. Il devient donc plus difficile de se qualifier.
Par ailleurs, la traditionnelle tolérance de 59 secondes au-delà des minimas demandés a été abolie. Il s’agit donc d’un resserrement de 6 minutes total (moins une seconde) des minimas officiels.
Ainsi, un homme entre 40 et 44 ans sera éligible à la qualification pour le marathon 2012 en courant en moins de 3h20:59, tandis qu’il lui faudra courir en moins de 3h15:00 à partir de l’édition 2013.
La date de passage des anciens aux nouveaux minimas est le 24 septembre 2011.
Le relèvement des minimas, de seulement 6 minutes, ne constitue pas, selon moi, le vrai changement. Les vraies modifications en profondeur du processus de qualification sont (i) l’instauration d’un mécanisme d’inscription par vagues successives, donnant la préférence aux coureurs les plus rapides dans chaque classe d’âge, et (ii) l’avancement de la période d’inscription, de la mi-octobre à la mi-septembre, ce qui élimine de facto la grande majorité des marathons d’automne comme occasion supplémentaire de se qualifier. En revanche, il ne semble pas qu’une seule performance qualificative permette toujours de courir Boston deux années consécutives (ce n’est pas très clair).
Le nouveau mécanisme d’inscription donne la préférence aux coureurs les plus rapides : les coureurs ayant couru en un temps inférieur à BQ-20 (20 minutes ou plus de marge par rapport aux minimas de leur classe d’âge) peuvent s’inscrire les premiers, pendant 2 jours. Ensuite les inscriptions sont ouvertes pendant 2 jours aux coureurs en BQ-10, puis enfin, et si la course n’est pas pleine, en fin de cette première semaine, les coureurs entre BQ-5 et BQ-10 peuvent s’inscrire. Enfin, les masses de coureurs qualifiés (sur le papier), donc entre BQ et BQ-5, peuvent s’inscrire en deuxième semaine, toujours s’il reste de la place.
Le résultat de ce nouveau procédé est en fait une incertitude sur les temps qualificatifs désormais nécessaires pour s’inscrire : la course peut être pleinement souscrite par les BQ-20, BQ-10 et BQ-5 avant que les coureurs tout juste qualifiés aient eu accès à l’inscription. On peut en déduire qu’il vaut mieux s’assurer d’un temps justificatif inférieur d’au moins 5 minutes, et si possible 10 minutes, aux minimas officiels.
En résumé, les conséquences de ces changements sont les suivantes :
- Boston 2012 : minimas officiels inchangés, mais les minimas requis pour s’assurer d’une inscription sont en réalité durcis de 5-10 minutes à cause du nouveau mécanisme d’inscription.
- Boston 2013 : minimas officiels resserrés de 6 minutes, et minimas requis 5 à 10 minutes en dessous des minimas officiels, soit un durcissement total de 11 à 16 minutes des anciens minimas.
Toutes les classes d’âge, tant pour les hommes que pour les femmes, ont vu leurs minimas officiels resserrés simultanément de 6 minutes, ce qui signifie que l’écart de 30 minutes entre les minimas masculins et féminins reste inchangé, et que les incohérences entre classes d’âge demeurent.
Par exemple, la classe d’âge 45-49 ans bénéficie toujours de 5 minutes supplémentaires (en termes d’amplitude) par rapport aux classes avoisinantes des 40-44 ans et des 50-54 ans.
Des études statistiques visibles sur internet tendent à démontrer que le peloton féminin court, avec une constance remarquable, le marathon sur route en environ 30 minutes de plus que le peloton masculin, ce qui semble justifier le maintien de cette différences de 30 minutes entre les minimas masculins et féminins à Boston. J’imagine que les organisateurs de Boston gardent un œil attentif sur la démographie des marathoniens aux Etats-Unis, et se réservent la possibilité de faire varier (à la hausse comme à la baisse) cette différence de 30 minutes, afin de préserve un relatif équilibre dans la répartition des sexes dans le peloton. Il existe probablement en outre un effet de feedback entre les temps au marathon accomplis par les femmes en Amérique du Nord et les minimas de Boston. Par exemple, les temps des meneurs d'allures disponibles sur la plupart des marathons sont directement alignés sur les minimas de Boston.
Les places réservées aux coureurs levant des fonds pour des organisations caritatives (environ 20% à 25% des arrivants) ne sont pas concernées par les nouvelles règles.
Les coureurs ayant couru au moins 10 marathons de Boston consécutifs sont automatiquement qualifiés et inscrits ; leur nombre est évalué à environ 500.
Le nombre total de partants (ou plutôt de dossards disponibles) devrait rester stable, entre 23 000 et 27 000, en autorisant une légère augmentation. Si on soustrait environ 5 500 coureurs non soumis aux qualifications, ainsi que 500 ‘streakers’, on arrive à une fourchette de 17 000 à 21 000 dossards disponibles par qualification.
Dans mon cas personnel, et si je souhaite courir Boston 2013, marathon à la date duquel je serai âgé de 45 ans, il me faudra, pour avoir une quasi-certitude de pouvoir m’inscrire, un temps qualificatif inférieur d’environ 5-10 minutes aux minimas officiels des 45-49 ans, soit 3h25 moins 5 à 10 minutes, c'est-à-dire entre 3h15 et 3h20. Pour plus de sûreté, il me faut rester au moins à un temps BQ-10, soit 3h15.
Ces temps me semblent pile dans mes cordes, pour le moment.