Suivant l’évolution naturelle probablement commune à tous les coureurs à pieds mordus de leur sport, je viens enfin de découvrir les vertus du vélo. Perclus de Agacé par des douleurs dans les jambes depuis la mi-décembre, et contraint donc à une coupure totale de dix jours (la première depuis 18 mois), j’ai repris tranquillement et tenté d’utiliser les vélos d’intérieur disponibles en libre accès dans le club de sport de la City auquel je suis inscrit.
Passons rapidement sur les bienfaits du vélocipède pour le coureur à pied. Bruno Heubi, dans son livre Courir longtemps (que je ne recommanderai jamais assez) expose clairement les avantages du vélo, notamment le transfert des capacités acquises, la moindre violence de l’effort pour le corps, ainsi que l’apport en terme de récupération.
Immédiatement se pose la question de l’équivalence entre une séance de vélo et une séance de course.
Quelle est l’équivalence en temps, en kilomètres de course à pied, d’une séance de vélo? Par exemple, ce midi j’ai effectué 1 heure exactement de vélo, parcouru d’après la machine 31.0km, et dépensé 730 kilocalories.
L’approche par l’énergie dépensée me semble la plus neutre : sachant qu’un kilomètre de course à pied me fait dépenser 90 kcal (1.045 kcal/kg/km), cela équivaut à 730/90=8.1km, ce qui, à un rythme d’endurance (Allure 1) de 5’21 au kilo, demanderait 43’31 de course.
. Le rapport kilométrique est dans ce cas de 31.0/8.1 = 3.82, ce qui signifie qu’il faut parcourir 3.82 km à vélo pour accomplir l’équivalent d’un kilomètre à pied. Le rapport en temps est 60/43.5 = 1.38, ce qui signifie qu’une minute de course à pied est équivalente à 1.38 minutes de vélo, soit 1 minute et 23 secondes.
Simplifions les chiffres : le rapport kilométrique est 3.8, tandis que le rapport chronométrique est 1.4.
On remarquera que ces rapports varient avec le poids du coureur : en effet, faisons l’hypothèse (pas trop audacieuse selon moi) selon laquelle la dépense énergétique au kilomètre à vélo d’intérieur (24 kcal d’après mes observations) ne dépend pas (ou très peu) du poids du cycliste puisqu’il s’agit d’un sport porté, tandis que la dépense énergétique à pied décroit linéairement avec le poids du coureur. Le rapport kilométrique varie donc de façon linéaire en fonction du poids du coureur. Si je perds 10% de mon poids, je ne consommerai plus que 81 kcal au kilomètre, donc la séance de vélo donnée en exemple équivaudra à 730/81 = 9.0km, soit un temps de course équivalent plus long, de 48’09 à une allure de 5’21 au kilomètre. Le rapport kilométrique passe de 3.82 à 3.44 (10% de baisse) tandis que le rapport chronométrique passe de 1.38 à 1.25 (baisse de 10%).
Je peux donc comptabiliser, dans mon carnet de course, les séances de CAP et celles de vélo dans des colonnes séparées, et maintenir le suivi de mon activité physique totale en équivalent course à pied.
Avant de commencer mon plan marathon MDP 2011 le 24 janvier prochain, je ferai autant de vélo que possible. Pendant la prépa marathon elle-même, je pense à l’occasion remplacer une des deux séances de footing hebdomadaires par une séance de vélo équivalente.
En tout cas, le vélo ne semble pas laisser de traces dans les jambes : pas de douleurs ni de courbatures.