Suite à un commentaire laissé par LaurentP après sa lecture du billet consacré à l’estimation de performance sur 100km, je voudrais expliquer pourquoi je délaisse les courtes distances.
Il y a une vingtaine d’années, lorsque j’étais étudiant, j’ai découvert la course à pied en compétition et j’ai couru pendant 4 ou 5 ans des 10km, des 20km et des semi. J’ai par exemple couru les 20 km de Paris à 5 reprises, avec un meilleur temps de 1h19 en 1989. Je ne me suis jamais inscrit dans un club. Je m’entrainais bien moins que maintenant, avec un volume hebdomadaire très rarement supérieur à 3 heures. La plus longue distance pour moi à cette époque, c’était le semi ou le 20 km, ma distance préférée également. Je m’étais rendu compte que j’étais moins bon sur 5 ou 10 km, pourtant je courais régulièrement en performance sur ces distances courtes, rarement en compétition, plutôt sur des parcours mesurés de ma connaissance. J’avais d’emblée, et semble-t-il pour toujours, exclu le marathon de mes objectifs de course à pied, jugeant la distance trop ambitieuse pour moi. Jeune comme j’étais, je pouvais encaisser des séances assez dures, bien que je fasse rarement du fractionné. C’est juste que je courais tout le temps vite, en quelque sorte. Je privilégiais les distances courtes.
Ensuite, entre 1997 et 2006, je n’ai pour ainsi dire presque pas couru. Début 2006, mon beau-frère cardiologue m’a mis au défi de courir un marathon avec lui. Je ne me suis pas dégonflé, sachant tout de même que mon surpoids, la distance et mon manque chronique d’entrainement allaient me causer de sérieuses difficultés. Nous avons couru ensemble, en octobre 2006, le marathon Seine-Eure. Je dois dire que j’en ai bavé : 96 kilos au départ, une gestion catastrophique de la course couronnée par la prise du mur en pleine poire au trentième kilomètre… Bref, arrivée tout de même en 3h42, et ce marathon a totalement changé ma perspective de la course à pied : je n’avais plus peur de la distance.
J’ai par la suite, à partir de 2007, nettement allongé les distances moyennes et maximales à l’entrainement, me promettant de courir d’autres marathons. Cette occasion ne s’est pas présentée avant 2010, après une parenthèse consacrée à un épisode de perte de poids et certains événements familiaux.
L’augmentation significative de mon volume à partir de la mi-2009, ainsi que les ravages de l’âge, m’ont fait comprendre que si je voulais durer, je devais me consacrer aux longues distances, et en premier lieu au marathon, tout simplement parce qu’on y court bien plus lentement que sur les courtes distances. En plus, j’ai vraiment été emballé par l’incertitude du marathon : on n’est jamais certain de réussir ce subtil exercice de gestion des ressources du corps, au bout duquel on doit avoir tout dépensé sans se mettre dans le rouge. Je n’ai fait que trois marathons, donc je suis loin d’en avoir épuisé les joies. J’attends avec curiosité ma première vraie contre-performance, par exemple un abandon, ou même un forfait avant une course.
Naturellement, je suis conduit à m’intéresser aux distances supérieures, dont le 100km, et éventuellement les courses horaires. L’offre de courses d’ultra ici en Angleterre, où je vis, est un peu pauvre, ou alors c’est essentiellement du trail, surtout dans les régions du Kent ou du Sussex, au sud de Londres. Ca ne m’intéresse pas pour le moment. Donc je reste toujours branché sur le monde de la course à pied sur route en France. Pareil pour les marathons : mis à part le marathon de Londres, qui est très difficile d’accès, il n’existe pour ainsi dire pas de marathon plat dans le sud de l’Angleterre (peut-être Brighton ?). Ah si : Abingdon, en octobre. A voir donc.